Le duc d'Orléans

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Informations diverses

Paroles : Anonyme
Musique : Traditionnel
Interprètes : Roland Brou, Annick Mousset, Constance Crusson
Origine : Bretagne
Danse :
Mp3 : Annick Mousset

Paroles

Par un beau jour Germaine va-t-au jardin d’amour,
Germaine, la belle Germaine, plus belle que le jour.

En son chemin trouva trois cavaliers du roi,
Qui revenaient de guerre dessus leur beau pal’froi.

Ils lui demandent : « Fille que faites-vous seulette ?
— J’ai un mari, messieurs, je ne suis pas fillette.

— Si vous êtes mariée, où donc est vot’ mari ?
— Bien loin, bien loin, messieurs, à la guerre est parti.

Il se nomme le duc, le duc de l’Orléans,
C’est le plus vaillant homme qu’il y ait pas d’à présent.

— Puisqu’il est à la guerre, donnez-nous à loger.
— Ah oui, messieurs dit-elle, et à boire et manger.

Entrez de dechez ma mère, de dans ces grands logis,
Elle vous traitera bien, lui parlant de son fils.

— Bonjour, bonjour madame, pourriez-vous nous loger?
— Ah oui, ah oui, dit-elle, à boire et à manger.

Le plus jeune des trois ne veut boire ni manger
Qu’il n’ait la belle Germaine assise à ses côtés.

— Germaine, oh dors-tu ? Lève-toi promptement
Pour faire la compagnie à ces trois beaux galants.

— Si vous n’tiez pas ma mère, la mère de mon mari,
Je vous jure et parjure, je vous ferais mourir.

Je vous ferais manger par mes chiens et li-ons.
Je vous mettrais à boire de l’eau dessous mes ponts.

— Mangez, mangez, messieurs, elle n’y veut pas veni’.
Ah c’est la plus rude femme qu’il n’y eut dans la vie.

Le plus jeune des trois dit qu’il va la chercher :
— Je vous jure et parjure que je la ramènerai.

— Germaine, oh dors-tu, lève-toi me voici,
— Je n’ouvre point la porte à qui n’est mon mari.

— Te souviens-tu, Germaine, qu’il y a ce soir sept ans,
Devant ton père, ton frère et moi ton cher amant,

En t’étreignant les doigts ton anneau d’or cassa
Tu en as la moitié, et l’autre la voilà.

— Servante, oh ma servante, servante, levez-vous
Allez ouvrir la porte, la porte à mon époux.

Références

Collecté auprès de Jeanne Lecoq au Grand Auverné (Loire-Atlantique) en 1869 et rapporté par Pitre de Lisle dans le numéro 6 de la Revue des Traditions Populaires en juin 1897, page 294 (Lire en ligne).

Collecté auprès de Constance Crusson à La Baule-Escoublac (Loire-Atlantique) en 1991 (Notices Dastum a76939 ou a77028) ou auprès de Louise Prévert à Pipriac (Ille-et-Vilaine) en 1959 (Notice Dastum 10174).

Chant par Roland Brou sur l'album Chant et Veuze en Presqu'île guérandaise en 1994 (Extrait Nozbreizh), par Annick Mousset pour Dastum Loire-Atlantique en 2020 (Article Blogspot en mars 2020 et Soundcloud)

Coirault : 05303 Germaine, Laforte : II, I-03 Le retour du mari soldat : L’anneau cassé