Sommes-nous des grenouilles
Informations diverses
|
Paroles

L’eau n’est bonne sur la terre
Que pour les fleurs d’un parterre
Les oignons et les poireaux
Les navets et les citrouilles
Pourquoi boirions-nous de l’eau ?
Sommes-nous des grenouilles ?
Sommes-nous des grenouilles dans l’eau
Et pourquoi quoi ?
Et pourquoi quoi ?
Et pourquoi quoi ? Quoi, quoi, quoi, quoi, quoi, quoi, quoi,
Pourquoi boirions-nous de l’eau ?
Sommes-nous des grenouilles ?
Fâcheux prôneur de tisanes
Médecin, tu n’est qu’un âne,
Tu mériterais bourreau,
Que chacun te chantât pouille !
Dieu des mers ton vaste empire
N’a pour nous rien qu’on admire
Mieux vaudrait un noir caveau
Que ce trône où tu patouilles
Jeune homme à la fleur de l’âge
Pour augmenter ton courage
Tu ne boiras pas dans un seau
Mais au tonneau qui gargouille.
Vieillard revêche et morose
Crois-nous puise à forte dose
La goutte au fond du tonneau
Du bon vin ça vous dérouille !
Vous tous qui tendez l’oreille,
Retenez ce bon conseil
Ne buvez jamais de l’eau
Un bon vin ça ravigouille.
Références
"Vaudeville" du chansonnier Charles-François Pannard (1689-1765), sur le timbre traditionnel "Eh ! pourquoi, quoi, quoi" (XVIIIeme siècle). Paru dans le tome III de Théâtre et Œuvres diverses de M. Pannard, Duchesne, Paris, 1763 , p. 363 (Lire en ligne sur Gallica).
Ce chant a notamment été collecté par Abel Soreau auprès de Théodore Bertho à Bouguenais (Loire-Atlantique) en 1897, il le rapporte dans le 28e fascicule des Vieilles chansons du pays nantais (Lire en ligne).
Chant par Mélusine sur l'album Voix Contrevoix (France: Chansons traditionnelles polyphoniques) en 1998 (Youtube), par Chanson plus bifluorée sur l'album Peinture à carreaux en 2005 (youtube).
Partition sur partitions-domaine-public.fr
Paroles originales
Avec le même refrain, les paroles originales de M. Pannard sont les suivantes :
Fuyons le triste breuvage
Dont les poissons font usage ;
Des Dieux ce fatal fléau
N'est que pour les niquedouilles.
Heureux qui chante ta gloire !
Plus heureux qui te fait boire !
Un plaisir toujours nouveau
Charme les cœurs que tu mouilles.
Le bon vin nous ravigote ;
Mais pour toi, pauvre hydropore,
Toujours plus noir qu'un corbeau
Dans les ombres tu t'embrouilles
Bacchus nous rend la voix belle ;
Mais pour toi, liqueur cruelle,
Eût-on le son le plus beau,
Tu le gâtes, tu l'enrouilles
C'est la bacchique ambroisie
Qui nous donne la saillie
Fade boisson du crapaud
C'est toi qui nous en dépouilles
Breuvage ignoble et funeste,
La vérité te déteste ;
Jamais son divin flambeau
N'éclaire ceux que tu souilles
Dieu des mers, ton vaste empire
N'a point d'attraits que j'admire ;
J'aime mieux un noir caveau
Que le trône où tu patrouilles
Si le vin ne m'accompagne,
Lorsque je vais en campagne,
J'estime peu, clair ruisseau,
Les beaux lieux où tu gargouilles.
L'eau n'est bonne sur la terre,
Que pour les fleurs d'un parterre,
Pour le chou, pour le poireau,
Les melons et les citrouilles.
Fâcheux preneur de tisane,
Médecin, tu n'es qu'un âne ;
Tu mérites bien bourreau,
Qu'ici l'on te chante pouilles.