Mon dieu qu'les cocus sont heureux

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Informations diverses

Paroles : Michel-Nicolas Balisson
Musique : Traditionnel
Interprètes :
Origine :
Danse :
Mp3 :

Paroles

Partition du timbre 192 de la Clef du Caveau de Pierre Capelle en 1816.

 C'est ainsi qu' la tristess' dans l'âme,
Pierrot chantait d'un ton chagrin,
En voyant l'humeur de sa femme
Et le bonheur de son voisin.
Mon Dieu ! qu' les cocus sont heureux !
Quand donc le serais-je comme eux.

Au logis aucun d'eux ne reste,
Près d'elle au lieu de l'enchainer,
Dès qu'un bout d' soleil paraît...zeste,
Leur femm's vous les envoient prom'ner

Loin d' chez eux passant la journée
Y s' livr'nt à de joyeux ébats ;
Y ne r'viendraient qu'au bout d' l'année
Que les femm's d'eux ne s'en plaindraient

D'une société d'importance
Qu'avec leurs femm's ils soient admis
C'est à qui f'ra leur connaissance
C'est à qui s'ra de leurs amis

Toutes les bours's leur sont ouvertes
C'est à qui leur voudra du bien;
Faut voir comm' leurs femm's sont couvertes
Et quéqu'ça leur coût' : jamais rien

Ils ont raison même en justice,
Leur droit est toujours le plus clair
Dès qu'il s'agit d' leur rendr' service
Autour d'eux tout l' monde est en l'air

Faut-il à leur petite rente
Joindre un petit émolument
Dès qu'une place est vacante
Leurs p'tit's femmes sont en mouv'ment

Tout leur arriv' comme de cire :
En ménag', las d'être garçons
Veul'nt-ils être pères ? Ils n'ont qu'à l' dire
Z'ont des enfants de tout's façons

On est aux p'tits soins pour leur plaire
Pourvu qu'ils n'arriv'nt pas trop tôt
Le soir ils trouv'nt pour l'ordinaire
Le souper prêt, le lit tout chaud

Enfin pendant leur existence
Leurs femm's ont l'air d' les adorer
Et n' regard'nt point à la dépense
Quand vient l' moment d' les enterrer

Références

Une chanson écrite par Michel-Nicolas Balisson, baron de Rougemont, rapportée par Antoine Antignac (1772-1823) dans le Chansonnier nocturne de la Garde Nationale parisienne, ou recueil de chansons françaises, bachiques, joyeuses et militaires, propres à égayer les nuits de la milice citoyenne en 1816, page 186 (Lire en ligne) et par Théophile Marion Dumersan dans le tome I des Chansons nationales et populaires de France, accompagnées de notes historiques et littéraires en 1866, page 310 (Lire en ligne).

Le timbre mentionné est Faut d’la vertu, pas trop n’en faut, n°192 de la Clé du Caveau de Pierre Capelle en 1816 (Lire en ligne).

Comparer le refrain avec celui de La ronde des cocus.