La tentatiou

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Informations diverses

Paroles : Anonyme
Musique : Traditionnel
Interprètes :
Origine : Gascogne
Danse :
Mp3 :

Paroles

Occitan Français

Belle Manon, mon tendre cœur,
Ça, descendez sous ce feuillage.
Le haut des monts est sans ombrage ;
Et du soleil la vive ardeur,
Y flétrirait votre fraîcheur.

Nou cragni cau : nou cragni heret.
A tout iou soui acoustumado.
Que n'sièi fresco, que n'sièi brullado,
D'aco, moussu, bous n'menlet.
Nou cragni cau : nou cragni heret.

Ne parlez pas si rudement.
Soyez un peu plus modérée.
De vous aimer je fais serment.
De vous aimer je fais serment.
Acceptez-moi pour votre amant.

Moussu, nou meriti de bous,
D'esta aimade ni caressade.
Ue pastoure ta mau raubade,
Nou mérite d'ana dab bous.
Lechat-la esta dab sous moutous.

Ne suis-je pas aussi berger,
Tout comme vous êtes bergère ?
Plus d'une fois, sur la fougère.
Plus d'une fois, sur la fougère,
J'ai fait mes brebis pacager.

Trop riche pastou seretz bous,
Suban ma praube couneclience.
U moussu qu'a tant de sapience,
Qui sat ta plan parla frances,
E iou, praubote, lou biarnes.

Lou patouès, iou ia boi parla,
Lou frances, e d'autes lengatges.
Dens las biles e lous bilatges,
Oun nous aus ban pastoureja.
Tout lengatge i cau parla.

A iou, moussu, me hè gran gai,
D'entene chenja de lengatge.
Moussu, si sabètz moun ramatge,
Anatz la-bach bous oumbraja.
La-haut jou bau pastoureja.

Belle Manon, mon tendre cœur,
Ça descendez sous ce feuillage,
Le haut des monts est sans ombrage,
Et du soleil la vive ardeur
Y flétrirait votre fraîcheur.

Je ne crains pas le chaud, je ne crains pas le froid
À tout, moi je suis accoutumée,
Que je sois fraîche, que je sois brûlée,
De cela monsieur, ne vous mêlez pas ;
Je ne crains pas le chaud, je ne crains pas le froid.

Ne parlez pas si rudement,
Soyez un peu plus modérée,
De vous aimer je fais serment,
De vous aimer je fais serment,
Acceptez-moi pour votre amant.

Monsieur, je ne mérite de vous
D'être aimée, ni caressée ;
Une bergère si mal vêtue,
Ne mérite pas d'aller avec vous.
Laissez-la avec ses moutons.

Ne suis-je pas aussi berger,
Tout comme vous êtes bergère ;
Plus d'une fois, sur la fougère,
Plus d'une fois, sur la fougère,
J'ai fait mes brebis pacager.

Trop riche pâtre vous seriez ;
Suivant ma faible connaissance,
Un monsieur qui a tant de savoir,
Qui sait si bien parler français,
Et moi, pauvrette, le béarnais.

Le patois aussi je veux bien parler
Le français et d'autres langues.
Dans les ville set les villages,
Où nous allons faire métier de pâtres,
Tout langage il faut parler.

Moi, monsieur, j'ai grand plaisir
À entendre changer de langage.
Monsieur si vous comprenez mon ramage,
Allez là-bas vous mettre à l'ombre,
Là-haut je m'en vais garder.

Références

Rapporté par Jean-François Bladé dans le tome II des Poésies populaires de la Gascogne en 1868, page 28 (Lire en ligne) ou rapporté par Justin Cénac-Moncaut dans Littérature populaire de la Gascogne en 1868, page 477 (Lire en ligne)

/!\ Recopié en l'état du livre de Bladé, si vous en avez les compétences, n'hésitez pas à le passer en occitan classique !

Coirault : 04409 Trop riche pâtre vous seriez