L’autre jour allant à la chasse

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Informations diverses

Paroles : Anonyme
Musique : Traditionnel
Interprètes :
Origine : Normandie
Danse :
Mp3 :

Paroles

L’autre jour allant à la chasse,
Dans mon chemin j’ai rencontré
Un loup qui était bien affamé ;
Il m’a mordu le coté.
Qu’on fasse mon lit bien en penchant,
Que je ne perde pas tout mon sang.
Qu’on ne le dise pas à ma femme ;
Car elle est accouchée d’un fils :
Cela la ferait mouri.

Le cœur me bat, la mort me touche
Ah ! Dites-moi, mère tant douce,
Qu’est-ce qu’ont nos valets à pleurer ?
Ma fille, en conduisant vos chevaux,
Un des plus beaux s’est échappé.

De mes plus beaux chevaux
Qu’est-ce que je me soucie ?
Que Dieu conserve mon mari,
Nous en aurons de plus jolis.

Le cœur me bat, la mort me touche.
Ah ! Dites-moi, mère tant douce,
Qu’est-ce qu’ont nos servantes à pleurer,
Qui ne décessent que de pleurer ?
Ma fille, en lavant votre lessive,
Vos draps de lin ont laissé aller.
Mes draps de lin qu’est-ce que je m’en soucie ?
Que Dieu conserve mon mari,
Nous en aurons de plus jolis.

Maman, qu’est-ce qu’on entend sonner ?
Ma fille, c’est le roi Louis
Qui habite dans notre pays.

Maman, qu’est-ce qu’on entend chanter ?
Ma fille, c’est la procession
Qui fait le tour de la maison.

Maman, qu’est-ce qu’on entend frapper ?
Ma fille, ce sont les maçons
Qui raccommodent notre maison.

Maman, quand irai-je à la messe ?
Ma fille, à la quinzaine d’ici.
Maman, la quinzaine est passée ;
À la messe, je veux aller.

Maman, quel habit je prendrai ?
Ma fille, celui que vous voudrez ;
Prenez le noir, prenez le blanc :
Le noir sera plus avenant
Pour une femme qui relève d’enfant.

Elle s’en fut dans son jardin,
Elle aperçoit un beau tombeau.
Maman, à qui ce beau tombeau-là ?
Il n’a pas coutume d’être là.
Ma fille, je ne puis plus vous le cacher,
C’est celui de votre pauvre mari.

Carreaux fendus, carreaux ouverts !
À mon mari je veux parler.
Ah ! Que ta bouche sent le remucre,
Et que la mienne sent le sucre !
Avant qu’il soit trois jours d’ici
La mienne le sentira aussi.

Tenez, maman, voilà les clefs :
Au logis jamais je ne rentrerai.
Ma fille, vous avez des enfants.
Maman, j’ai de bons parents
Qui me les élèveront saintement.

Références

Collecté auprès de Adélaïde Le Paulmier et rapporté par Émile Legrand dans Chansons populaires recueillies en octobre 1876 à Fontenay-le-Marmion, arrondissement de Caen (Calvados) publié en 1881 dans la revue Romania, tome 10, n° 39, p. 385 (Lire en ligne)

Coirault : 09904 Les anneaux de Marianson, Laforte : II, A-02 Les anneaux de Marianson