La gamelle patriotique

De Wikitrad
Aller à : navigation, rechercher
Informations diverses

Paroles : Anonyme
Musique : Traditionnel
Interprètes : Ensemble vocal des professeurs de musique de l'Université
Origine : Normandie
Danse :
Mp3 : Ensemble vocal des professeurs de musique de l'Université

Paroles

Partition du timbre 673 de la Clef du Caveau de Pierre Capelle en 1816 utilisé pour La Carmagnole et la parodie de la Gamelle.

Savez-vous pourquoi, mes amis,
Nous sommes tous si réjouis ?
C'est qu'un repas n'est bon
Qu'apprêté sans façon
Mangeons à la gamelle. Vive le son ! Vive le son !
Mangeons à la gamelle. Vive le son du chaudron!

Nous faisons fi des bons repas,
On y veut rire, on ne peut pas.
Le mets le plus friand,
Dans un vase brillant,
Ne vaut pas la gamelle. Vive le son, vive le son,
Ne vaut pas la gamelle. Vive le son du chaudron.

Point de froideur, point de hauteur.
L'aménité fait le bonheur ;
Non, sans fraternité,
Il n'est point de gaieté.
Mangeons à la gamelle. Vive le son, vive le son,
Mangeons à la gamelle. Vive le son du chaudron.

Vous qui bâillez dans vos palais
Où le plaisir n'entra jamais,
Pour vivre sans souci
Il faut venir ici
Manger à la gamelle. Vive le son, vive le son,
Mangeons à la gamelle. Vive le son du chaudron.

On s'affaiblit dans le repos,
Quand on travaille on est dispos.
Que nous sert un grand cœur
Sans la mâle vigueur
Qu'on gagne à la gamelle. Vive le son, vive le son,
Qu'on gagne à la gamelle. Vive le son du chaudron.

Savez-vous pourquoi les Romains
Ont subjugué tous les humains ?
Amis, n'en doutez pas,
C'est que ces fiers soldats
Mangeaient à la gamelle. Vive le son, vive le son,
Mangeaient à la gamelle. Vive le son du chaudron.

Bientôt les brigands couronnés,
Mourant de faim, proscrits, bernés,
Vont envier l'état
Du plus pauvre soldat
Qui mange à la gamelle. Vive le son, vive le son,
Qui mange à la gamelle. Vive le son du chaudron.

Ces Carthaginois si lurons,
À Capoue ont fait les capons.
S'ils ont été vaincus,
C'est qu'ils ne daignaient plus
Manger à la gamelle. Vive le son, vive le son,
Manger à la gamelle. Vive le son du chaudron.

Ah ! S’ils avaient le sens commun,
Tous les peuples n’en feraient qu'un,
Loin de s'entr’égorger
Ils viendraient tous manger.
À la même gamelle. Vive le son, vive le son,
Mangeons à la gamelle. Vive le son du chaudron.

Amis, terminons ces couplets
Par le serment des bons Français.
Jurons tous, mes amis,
D'être toujours unis.
Vive la République ! Vive le son ! Vive le son
Vive la République ! Vive le son du chaudron.

Références

Le seul avant-dernier couplet a été rapporté par Jacques Méniger dans ses Chroniques du vieux Granville et ses environs depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours en 1880, page 410, et cité par Édouard Le Héricher dans Littérature populaire de Normandie en 1884, page 165 (Lire en ligne).

Commentaires d’Édouard Le Héricher : La chanson de la Gamelle, paraphrase d'un chant belliqueux, se chantait dans la période d'apaisement qui suivit 1793. M. Émile Sarot dans ses études sur la période révolutionnaire de la Manche dit qu'elle était très répandue dans ce département ; M. Jacques Méniger l'a mise dans son livre, d'accent populaire, sur Granville.

Le chant en entier a été rapporté par Gabriel Richard dans la première série de Chansons populaires de France en 1867, page 31 (Lire en ligne)

L'air est celui de La Carmagnole, laquelle reprend le timbre n°673 dans la Clé du caveau de Pierre Capelle en 1816 (Lire en ligne).

Chant par l' Ensemble vocal des professeurs de musique de l'Université sur l'album Chansons historiques françaises. De Jeanne d'Arc à la Révolution en 1955 (Youtube)