Germine

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Informations diverses

Paroles : Anonyme
Musique : Traditionnel
Interprètes : Jean-François Dutertre
Origine : Forez
Danse :
Mp3 : Jean-François Dutertre

Paroles

L’autre joure Germine était dans son jardin ;
Sont venus à passer trois jeunes cavaliers,
En lui disant : « Fillette, voulez-vous marier ?

— Je nen suis pas fillette, car je suis mariée,
Mon père me maria à quinze ans et demi ;
Y’aura sept ans d’main qu’j’ai perdu mon mari.

— Oh ! dites-nous, Germine, pourriez-vous nous loger ?
— Oh ! descendez là-bas, dans ce château joli,
Vous trouverez la mère, la mère’ de mon mari ;
Elle vous logera par rapport à son fils.

— Bonsoir, dame l’hôtesse, pourriez-vous nous loger ?
Oh ! oui, oh ! oui, Monsieur, y a boire et manger,
De jolies demoiselles pour vous accompagner.

— Oh ! dites-nous, madame, irez-vous les chercher ?
— Oh ! oui, oh ! oui,monsieur, j’irai bien les chercher,
Mais je vous promets pas de vous les amener. »

Et la mère Germine ell’ s’en va bien promptement
« Bonsoir, dame Germine, y a trois messieurs chez nous,
Y a trois messieurs chez nous qui veul’ boir’ ni manger,
Que vous soyez, Germine, pour les accompagner.

— Si vous n’étiez la mère, la mère de mon mari,
Je vous ferais plonger là-bas dessous ce pot,
Je vous ferais manger par ces petits poissons. »

Et la mère Germine ell’ s’en va tout en pleurant :
« Soupez, soupez, monsieur, ell’ ne veut pas venir
C’est la plus dure femme qu’il y ait dans le pays

— Germine, ouvre ta porte, car je suis ton mari.
— Si vous êt’ mon mari, donnez-moi quelque indice,
Alors je pourrai croire que vous êt’ mon mari.

— Germine, souviens-tu pour la première fois,
Quand nous étions là-bas sur ton chevale gris,
Et un de tes deux frères et moi ton bel ami ?

Germine, souviens-tu pour la seconde fois
Qu’en te pressant les doigts ton diamant se cassa ?
Tu en as la moitié, et l’autre la voilà. »

Elle appell’ sa servante : « Petite Jeanneton,
Jeanneton, levez-vous, oh! ne retardez pas,
Car voilà mon mari, — mais ne le croyions pas »

Références

Écrit le 31 août 1869, à Vorey (Haute-Loire), sous la dictée de Thérèse Goy, femme Jousserand et rapporté par Victor Smith dans l’article Germine, La porcheronne, chansons forêziennes. de la revue Romania, tome 1 n°3, 1872. pp. 352-359 Lire en ligne sur Persée

Chant par Jean-François Dutertre sur l'album Ballades françaises, vol. 2 en 1998 (Youtube).

Laforte : II, I-03 Le retour du mari soldat : L’anneau cassé, Coirault : 05303 Germaine